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 Combien? (histoires de mobes inside !)

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5 participants
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loic

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MessageSujet: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyMar 13 Oct - 22:15

Combien d'entre nous on possédé une mobylette avant de rêver aux japonaises ou autres motos italiennes, allemandes, anglaises, ect.... Rolling Eyes

AH! quelle aventure aussi ces mobylettes bleues et oranges, elles faisaient partie de notre quotidient. cheers

mon père avait une bleue et mon grand père aussi mais un modèle plus ancien et ma mère un peugeot 102. Combien? (histoires de mobes inside !) 533134
A 8 ans j'empruntais déja les mobs en douce, à la ferme de mon grand père... Combien? (histoires de mobes inside !) 695588

dans un récent "la vie de la moto" du mois d'Août un dossier y a été consacré, c'était sympa. Combien? (histoires de mobes inside !) 624822
je vous parle de mobylette, car j'ai acheté pour mon fils en juillet un petit Peugeot Vogue en récompense des ces bonnes notes de lycée... Combien? (histoires de mobes inside !) 381767

moi, j'ai possédé 2 mobylettes avant d'avoir ma première 125 japonaise en 79.. 2 oranges!! Combien? (histoires de mobes inside !) 108700
la première à 14 ans n'avait pas de suspensions arrière, et la deuxième plus moderne avec admission à clapets le 51V Combien? (histoires de mobes inside !) 611316 cheers

toute
une époque....................

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l'expérience est une lumière qui éclaire la main de celui qui la tient.
La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne.
La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.
Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne… et personne ne sait pourquoi !
Nous avons deux vies. La seconde commence à l'instant où l'on s'aperçoit que nous n’en avons qu’une.
je préfère les mains qui aident que celles qui prient!
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Savash'
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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyMar 13 Oct - 23:40

51 super en 1980. une merveille. gardé 4 ans, 28000 km.

et de la route.


Cela dit le 103 était une très bonne mob aussi, ultra fiable.

Si vous êtes sages, je vous raconterai mes voyages en Mob !

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le "Hell" ressuscité                    gpz750r1                    et c'est  pô fini ! ...
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road eagle

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyMer 14 Oct - 6:21

mes plus beaux voyages à moto c'est en mob que je les ai fait, avec un pote on partait toute la journée, que du bohneur, des souvenirs de liberté pas croyable, je n'ai jamais retrouvé ces sensations que je conserve en mémoire, même si je suis passé rapidement à la moto ( 16 ans Rolling Eyes ) les souvenirs de mob sont les meilleurs, mes premières vacances ...
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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyMer 14 Oct - 6:23

ma première mob une motobecane grise pas de suspension AR, je faisait toucher la béquille dans les virage Combien? (histoires de mobes inside !) 33547
première grande virée une compètition national au essart a rouen en 1974 c'était fabuleux a cette époque ont voyait des side avec des norton manx, des combinaisons qui flottaient même pas peur Basketball
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loic

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyMer 14 Oct - 13:05

je mettrais un essai MJ Combien? (histoires de mobes inside !) 624822 de la mobylette bleue prochainement sur le forum, Combien? (histoires de mobes inside !) 108700
histoire de se remémorer ces petits 2 roues pleins d'histoires pour pour toute une génération de motards Combien? (histoires de mobes inside !) 533134

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyMer 14 Oct - 13:11

Avec joie.

En tout cas le vogue c'est une super idée, autrement plus classe que le scoute.

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyMer 14 Oct - 14:03

Savashié a écrit:
Avec joie.

En tout cas le vogue c'est une super idée, autrement plus classe que le scoute.


oui au niveau tenue de route c'est mieux, mais la qualité n'est plus là.
Combien? (histoires de mobes inside !) 77893 il vient de Chine Combien? (histoires de mobes inside !) 551959 sous licence
peugeot Mad

quand je l'ai acheté, j'ai été obligé dde percer un trou dans le bouchon du réservoir ( y en avait ppas!!) Evil or Very Mad , et aussi d'usiner l'axe de la came du tambour avant, car il il bloquait tous le temps Mad , ( c'était fait grossièrement)
sans compter que tout est en plastique, garde boue, poignée, arrêt de cables et leurs mollettes sont en plastiques que j'ai d'ailleurs refait, car le pas de vis dans leur alliage léger à cédé lors d'une chute de la mobylette à l'arrêt.
même l'ampoule avant à claquée au bout de 15 jours!!
bref c'est plus la qualité d'antan que j'ai connu!!! Combien? (histoires de mobes inside !) 659446

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyMer 14 Oct - 22:07

Eh ben dis donc pale .. d'autant que je sais pas trop pour Peuugeot, mais Tobec, c'était pas une finition phénoménale, même à l'époque de Saint Quentin.

Le carbu gurtner était un peu fragile sur ls bords, quant à la poignée de gaz, c'était quasi du fer blanc... j'avais mis un beau tirage rapide "Acsud" et des leviers courts Tommaselli...

Mais là, on touche le fond. C'est hallucinant ce que tu racontes, d'autant plus hallucinant que c'est vrai.

Vivement que l'euro dévalue par rapport à la monnais chisnoise, ils se les garderont leurs bouses.

Cela dit ça ne m'étonne pas du tout. j'avais discuté il ya une paire d'années avec un gars, un injé qui a travaillé toute sa carrière dans une boîte d'engrenages (de la voiture au camion géant de mines à ciel ouvert). pas la peine de te dire qu'on sait parfaitement faire des pignons quasi incassables (non, pas quasi) et que c'est bien sûr une histoire de qualité d'acier, de traitement, enfin bref.

Il était allé en Chine exporter le savoir faire, ils n'ont jamais été capables d'accorder une quelconque attention à ce qu'on leur disait sur les aciers et les alliages.

Moralité, même les moteurs fabriqués en Chine d'après les plans Honda (les 125 mono) cassent des boites de vitesses, ce qu'en 33 ans d'intérêt à la chose motarde je n'ai pour ma part jamais vu sur les vrais monos Honda

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyJeu 15 Oct - 22:06

Allez une chtite histoire...

direction les Baronnies, limite Drôme Hautes alpes, et direction il y a un petit paquet d’années, puisque c’était l’hiver de mes quinze ans. Un peu après 1980…

Bon, la Drôme, on y allait tous les étés, mes parents louaient une maison à l’année. Ca se faisait à l’époque, tu louais une bicoque (on disait pas encore un gîte) ou un bout de bicoque, pour pas bien cher, et avec le confort de l’époque, c’est à dire toilettes dehors, pas d’eau chaude, une cuisinière à bois ou charbon, et pis vla tout. Rustique, quoi. On y allait l’été et pis, comme mes parents étaient très sympa (ou qu’ils voulaient ptet respirer un peu, va savoir) ils m’avaient laissé partir dans not’ maison du Midi, tout seul. Avec ma sempiternelle mob. Tu mettais la mob au Train, parce que même moi, Paname-la Provence, qui plus est en hiver, non, je l’aurais pas tenté. T’arrivais, avec les skieurs des stations des Alpes du Sud, à Veynes Dévoluy, et hop, roule petit, le sac boudin devant la selle et en avant.

Moi, là bas, j’allais voir mes potes, tout une bande de mobeux, quelques filles, bref, on a tous connus ça des copains de vacances. J’étais donc arrivé par le train, il faisait même pas très froid, et puis quelques jours après, il s’était mis à neiger. Une semaine d’anthologie, pour le petit Parigot que j’étais : la luge dans sur des grands sacs d’engrais vides, les lotos le soir (tu prends la mairie école, tout le monde se pointe, on tire des numéros et quand t’as carton plein, tu repars avec un lot, une bricole à deux balles ou un truc plus gros, parfois vivant et qui fait cotcoodec…), la mob, encore et encore et toujours la mob, et pis la « glisse » avec le cousin ou le voisin qui avait une Ford Escort ou une BM, le tout filmé par les premiers caméscopes.

Eh, oh ! c’était pas le moyen âge, non plus… D’ailleurs, si la question est, est-ce qu’il y a 29 ans c’était radicalement différent ? la réponse est.. non, pas vraiment. Les couleurs étaient les mêmes. Tu étais à fond dans le présent, tu pensais que t’étais au top de la modernité, une auto moderne c’était une Bm 323 i ou une Ford XR3 mais à part ça, il pelait comme maintenant, la neige fondue giclait comme aujourd’hui, et les filles étaient aussi mignonnes et dégourdies.

Simplement ce pays là, entre Alpe et Provence, quand tu l’as connu que par 24 degrés en juillet et août, tu le découvres (comme tous les autres pays, soyons juste) et si tu apprécies, eh ben tu l’aimes encore plus. Le soleil, tiens, au lieu d’être bien haut, là dans le ciel, ben il fait un tout petit trajet, là au sud, au ras de l’horizon… et pis il se couche il est 5 heures à peine. Là il faut être chez toi, parce que c’est la nuit. Pardon, la Nuit ; la vraie, celle que tu connais pas en ville, parce qu’en ville il y a l’éclairage municipal, les magasins, il fait nuit que tard le soir, même en hiver. Et encore, il fait pas nuit… Là, la nuit , c’est la vraie nuit d’hiver. T’as plus qu’à te calfeutrer, mettre ton bois dans ta cuisinière, et guetter, si tu donnes sur la route, les phares d’une auto amie qui passe, un petit appel, un petit coup de klaxon en passant… C’est que dans ces pays là, t’es identifié par ton auto. Une Simca 1100 break , c’est Josiane et Patrick, une DS verte, c’est le père de la jolie Christiane, une R8 grenat, c’est Valérian… Et je passe sur la palanquée de mobs et de pétaros à vitesses que j’étais capable de reconnaître rien qu’au bruit. Cela dit, la nuit, on était chez nous, sauf les soirs de lotos, qui sont à l’hiver ce que la fête est à l’été.

On aura du mal à imaginer ce que ça me faisait comme bien, de me retrouver seul dans cette baraque, et libre, putain, libre à même pas être capable de discerner à quel point. Et c’était rustique, tu peux me croire, pas le grand Nord Canadien mais pas loin. Dans cette baraque, ma chambre à coucher descendait à 0 degré la nuit. Je promets que c’est vrai : l’eau gelait dans le verre. Le coucher, c’était un rituel, deux bouillottes une heure avant, l’édredon, les fringues sous l’édredon. Et un sommeil… Putain j’ai jamais redormi comme ça.

Ah, je vous entends d’ici : " eh !! le sujet, c’est pas : « fais pleurer Margot en nous racontant tes vacances ! ! Alors Savashié, bordel ! ! Les routes ! ! emmène nous en mo-beu !! ! ! ! "

Vous avez raison, les gars, et voici donc le vif du sujet. Cet hiver là il avait bien neigé. Je sais pas si c’est toujours comme ça, mais on pouvait pas enlever toute la neige, et donc une fois la lame du chasse neige passée, il restait une couche d’un ou deux centimètres. Et on roulait là dessus. Sur les petites routes, et pis même sur les "nationales" ou du moins les routes un peu plus larges, matérialisées par une ligne entre les deux voies. Ce qui faisait que la nuit, tout le paysage était blanc, tu voyais même pas la route. Pour peu qu’il y ait un petit rayon de lune là dessus, c’était (ça l’est sûrement encore) féerique.

Après une dizaine de jours, il fallait bien retourner à Paris, retourner dans ma vie de collégien, avec mes potes de Paris qui eux revenaient de leurs aventures aux sports d’hiver, je les voyais revenir avec, il faut bien le dire, au fond du cœur un léger air désabusé du mec qui revient d’avoir cherché de l’or (et qui en a trouvé).

Mais d’abord, il fallait rejoindre Veynes, 40 bornes, Madame , par un froid d’ours, des routes improbables, le tout de nuit, c’est plus drôle. J’aurais pu partir de jour, mais le train partant à 22 heures, je me voyais pas rester dans un buffet de la gare, à attendre durant des plombes comme t’attends le bus. Trop triste. J’aurais pu me faire emmener dans le pick-up 404 du père d’un pote, c’était pas les bonnes volontés qui manquaient, ils demandaient pas mieux… sympa mais non merci, trop lopette. Non, je me préparais à la grande aventure : boucler la baraque vers les 19 heures, et pis faire comme toujours, comme ce qui allait devenir presque aussi fréquent que le « I m a poor lonesome cow boy… » de Lucky Luke : mettre le sac sur le pétaro et mettre les adjas. Tout seul : parce qu’on naît seul, on vit seul et on meurt seul, et surtout si on ne le sait pas encore, mais qu’on s’appelle Savashié. J’ai donc fait ça, j’ai pris la bécane, dans la nuit, dans la neige. Pas une auto, ou une ou deux, et vogue la galère. Non, pas une aventure, pas une équipée. Mais non… Non, un trajet, parce que la mob, si c’est pas trop verglacé, c’est l’arme absolue sur la neige : pas de puissance, un embrayage automatique archi progressif (avec la neige, ça en fait donc deux), pas de freins, et des pneus hyper étroits, qui font une bonne petite empreinte. Et il faisait un petit clair de lune… c’était magnifique. Entre Rosans et Serres, sur la D994 (c’est sur la Michelin 81), à un moment, un peu avant le Col la Saulce, tu es sur une espèce de plaine perchée, tu vois à perpette… c’était d’un beau, d’un calme… j’ai fait comme en été, j’ai coupé le phare, et pis je me suis arrêté. Je dirais bien, pour fumer une clope, mais il me semble bien que je fumais pas encore à cette époque-là… ou ptet plus prosaïquement, que j’en avais plus, de clopes. C’était tout blanc gris, même pas le ruban de la route pour mettre du noir là dedans… manquait plus que le père noël, quoi.

Au loin, les lourds géants du Dévoluy, du Champsaur… et puis quelques loupiottes autour du village de l’Epine… Et puis, rien.

Enfin, presque rien. Si, on entendait, progressivement, le "To to to to to... to to to to to..." d’un Mono... Et effectivement, j’ai vu arriver, un bon moment après, à un petit train de sénateur, précédée par son énorme phare, une brave Yamaha Sr400. Le gars avançait comme il pouvait, et pis il s’est arrêté. « T’es en panne ? » Ah lala la fierté pour un brave mobeux, déjà motard dans l’âme, de voir un vrai motard, un pur, s’arrêter rien que pour toi… « Non, ça va, je faisais une petite pause. Sympa de t’être arrêté ». On aurait pu comme on dit échanger, je pourrais inventer une phrase d’anthologie, un truc du genre le mec il m’aurait dit « Woah, en Hiver, y a que des motards… » genre, « toi aussi t’es un pur, la valeur attend pas le nombre des années… et nia nia nia… ». Pas du tout. On s’est regardés, ptet bien pour voir si la goutte au nez du collègue était aussi impressionnante, et pis il m’a dit « salut », il est reparti. J’ai attendu de plus l’entendre, et pis je suis reparti moi aussi, j’avais un train à prendre…

Bref… la neige, je déteste, c’est froid, ça glisse, ça mouille… ça devient de la gadoue pas possible. Mais si tu aimes un coin, tant que tu l’as pas vu, et contemplé sous la neige, tu le connais pas, quoi…

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyJeu 15 Oct - 22:21

Wouha!!! Sympa ton récit Savash, et philosophe dans tes errances!!

Combien? (histoires de mobes inside !) 956406 cheers

j'aime le style, fluide de la pensée retrouvée de ces années là.. cheers cheers Cool

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyJeu 15 Oct - 22:43

Content que ça te plaise.

J'en mettrai un autre demain !

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyVen 16 Oct - 21:56

Bon. De tous ces voyages, il faut bien commencer par le premier, le vrai, le fondateur… celui où je me suis retrouvé à galoper à côté de mon Motobécane 51 « super » toussotant, sous une pluie diluvienne sur la N113, entre Capendu et Carcassonne… quelque part entre Rosans et Auch……

Nous sommes en l’an de grâce 1983…

Mmh, non, on va commencer par le tout début : l’été 1981, où j’ai pour la première fois fait ce trajet en …train. On l’aura compris, il s’agissait, parti de l’Aubergerie, Drôme, de rallier « le Doué », maison de famille de Peter mon meilleur pote, maison superbe qui n’avait qu’un seul petit inconvénient, c’était de se trouver à environ cinq cents km à l’Ouest, du côté d’Auch, Gers, c’est à dire au bout du monde par rapport à mes chères Baronnies. Comme l’année encore d’avant, en 1980 donc, Peter m’avait rejoint depuis Paris à l’Aubergerie, là en 81, c’était le match retour. C’est ainsi que j’ai fait le trajet, d’abord accompagné en auto par mes parents jusqu’en Avignon, puis par le train Avignon Beaucaire Sète Narbonne Toulouse, déjà pas mal de temps, avec en prime une heure d’attente en gare de Toulouse Matabiau, puis la micheline cahotante pour les 75 km jusqu’à Auch, puis la Simca 1100 de la grand mère de Peter… pas loin de 10 heures et demie de trajet… Le tout aurait été supportable finalement, mais il y avait eu le retour, qui lui m’avait vacciné pour un bon moment. Pour faire assez court, on fera état de l’essentiel : une correspondance cette fois de quatre (!) heures en gare de Toulouse entre la micheline et le Corail d’Avignon (et quatre heures, tout de même, ce n’est pas rien), une fois en voiture l’angoisse sourde mais permanente de n’être pas dans le bon tronçon de train (un pour Marseille, un pour Valence), la lecture environ 85 fois de la même revue, et surtout, l’arrivée à Avignon vers les 17 heures. Et le comble c’est que j’allais constater que là, au lieu d’être quasi finie, la galère ne faisait que commencer : n’ayant plus assez d’oseille, naturellement, pour payer le car Avignon Rosans, je m’étais retrouvé à faire la manche en gare d’Avignon pour collecter un peu de sous… cerise sur le gâteau, impossible de contacter directement mon frère, donc message à la fermière chez qui était le téléphone pour faire dire au Yaume qu’en lieu et place de venir me chercher à Rosans (3 km de la maison), il faudrait qu’il vienne en toute simplicité à … Vaison la Romaine (59 km de la base…). Parce qu’avec 17 F en poche, tu passes un coup de fil d’une cabine et tu vas en car à Vaison, point barre… et pas possible de ramasser plus, car la correspondance train/car était plus que serrée.
Donc on dira un léger stress… heureusement, le Yaume qui est un type efficace avait eu le message, il avait illico sauté sur mon 51 à selle biplace que je lui avais confié durant mon absence, et qui l’avait assez rapidement transporté à Vaison, pour un presque prompt retour vers l’Aubergerie.

En plus de trouver mon frère et mon fidèle 51 à Vaison, un truc qui m’a remonté le moral c’est la tête du jeune pompiste qui nous a ravitaillés en mélange à la station service, à la sortie de la ville : il croyait pas qu’on voulait aller à Rosans. Rosans ? (coup d’œil épouvanté à la mob) Rosans dans les hautes Alpes ?? Ben oui, monsieur, et à deux sur ladite mob, surtout que le pilote comme le passager n’avaient pas l’air plus inquiets et étonnés que ça… En gros, aussi à l’aise que sur la 500 Yamaha du Yaume, dont le moteur (qui avait explosé l’été précédent) était en train de se faire refaire une beauté chez le réaléseur du coin…On a fini par arriver, relativement tôt au camp de base …à 21 heures 30, ce qui me faisait un terrible treize (13 !) heures de transport… Tout ça pour dire qu’il ne m’avait pas fallu longtemps pour projeter, non pas l’année suivante car c’était Peter qui me ferait l’honneur de sa visite, mais celle d’après, d’éviter cet innommable merdier et d’envisager de façon tout à fait sérieuse le voyage avec le 80cm3 que je ne manquerais pas de m’acheter, ou à la limite la mob… Pour m’entraîner, dans l’intervalle, en 82 pour être précis, et même au début de l’été 83, j’étais allé visiter d’autres amis, à 100 ou 150 km de la maison, et tout s’était plutôt bien passé. Le tout avec la mob, car les 18 ans approchaient avec le permis grosses cylindrées, et que le 80 même avec la sacro sainte boite de vitesses, ne valait pas l’investissement.

(à suivre... )

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyVen 16 Oct - 22:20

cela sent le récit de roman!! Combien? (histoires de mobes inside !) 624822 on attends donc la suite, de l'écrivain du forum cheers

83, mes 20 ans Combien? (histoires de mobes inside !) 108700 et le service militaire dans la marine.....

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La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.
Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne… et personne ne sait pourquoi !
Nous avons deux vies. La seconde commence à l'instant où l'on s'aperçoit que nous n’en avons qu’une.
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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptySam 17 Oct - 10:18

B'jour

82/83, les 14 ans de mon fils, il prenait un peu de liberté sur une motobécanne, mais une EW50 que nous avons toujours conservé et qui l'année dernière à encore démarré

Une autre génération descendante de la bleue

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Cordialement

Michel
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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptySam 17 Oct - 10:38

Michel, t'as un collector, prends en soi, il est rare!!! Wink

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptySam 17 Oct - 12:10

B'jour

C'est bien pour cela que de temps en temps nous le faisons fonctionner, de plus il est rangé bien au sec

Cordialement

Michel
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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptySam 17 Oct - 13:06

Un des derniers avnt la reprise par Yamaha.
Il était super joli.

Encore plus rare : le KW 50, blanc, ou vert avec plaque phare !

http://www.motobecane-club-de-france.org/galerie-cyclos.php

bon, la suite :



Ici, il faut parler un peu du bolide, le 51… Comme il est dit dans un album d’Astérix, quand on peut porter un hareng, on peut porter un menhir… Donc quand on peut faire 15 km n’est ce pas… Après tout, 150 km, c’est jamais que 15 fois 10 km, et 500 bornes, c’est jamais qu’un peu plus de trois fois 150 km… après tout ! Ce 51 donc, c’était ce que j’appelle une vraie bonne mob, un engin capable de rouler à 60 km à l’heure chrono, avec une assez bonne aptitude en côte, grâce à un système de transmission s’adaptant à la vitesse de l’engin : le variateur automatique. En gros, quand tu vas lentement, ça tire court, rapport court, quand tu roules plus vite, ça tire long, rapport long... Et si tu ralentis, ça se raccourcit, rapport court… génial. L’engin atteignait soixante kilomètres à l’heure… soixante kilomètres parcourus en soixante minutes…C’est pas rien… quand t’as fait du vélo durant des années, ça t’ouvre des horizons c’est indéniable. Pour illustrer, rappelons que dans le cahier des charges de la « TPV », chez Citroën, c’est à dire le prototype de celle qui allait devenir la fameuse 2CV, il était indiqué, en sus des célèbres « quatre roues sous un parapluie », que le véhicule devait pouvoir atteindre la vitesse de soixante kilomètres à l’heure. Donc soixante, même quarante-cinq ans plus tard, ça posait son homme, surtout celui qui voulait voyager. Et c’est ainsi que, après comme je l’ai dit quelques trajets de 120, 150, 200 km dans une journée, l’envie me prit de jeter un œil aux cartes routières et de voir à quoi ressemblerait l’aventure. On peut le dire, ça ne surprendra personne, ce projet là, je l’ai préparé durant quasi un an. Révision de l’engin, équipement, réfection du moteur, changement préventif de quelques pièces stratégiques, constitution d’une cagnotte (chat échaudé…), achat d’un peu de matériel pour pique niquer, étude détaillée de l’itinéraire… rien n’avait été laissé au hasard. D’ailleurs préparer, c’est déjà voyager…


Or donc, le matin du dimanche 15 août 1983, vers les 7 heures, j’ai béquillé mon brave Motobécane 51, mon sac boudin fiché devant la selle dans le creux du cadre, le ciré dans un sac plastique sur le porte bagages, sur l’aire de départ en bas de l’escalier de notre maison. Cette installation préalable au départ sur cette petite aire, c’était une tradition déjà pas mal ancrée chez nous : quand quelqu’un partait, que ce soit mon père d’abord avec sa 504, puis mes frères avec leur moto, on plaçait le véhicule en bas de l’escalier ; pour charger, certes, mais aussi pour le rite, quoi…tout le monde se disait au revoir, et on regardait partir le ou les voyageurs, quasi, comme au temps d’Ulysse, en observant si les oiseaux étaient à droite, présage favorable pour le périple à venir…

Le parcours ? en gros le long du train, quand train il y avait : donc après Nyons et la basse vallée du Rhône, Nîmes, Montpellier, Pézenas, Béziers, Narbonne, Carcassonne, Castelnaudary, Toulouse, Auch. De la bonne nationale, classique… et pas mal chargée. Quant à la météo, à vrai dire je ne l’avais pas consultée, mais de toute façon, après le 15 août, c’est le temps des orages... Il faisait comme toujours très beau à Rosans le matin, pour le reste… on verrait. Le but était de parcourir les à peu près 515 km que la carte indiquait, dans la journée… En tablant sur un 40 km parcourus par heure en moyenne, ça faisait dans les 12 heures de route. Ils m’attendaient un jour après chez Peter, je n’avais pas prévenu. Peut être pour leur éviter de s’inquiéter, plus vraisemblablement pour éviter le mauvais sort, le scepticisme affiché ou non de quelqu’un quel qu’il soit portant immanquablement la poisse sur une épopée de ce type.


Le Héros de ladite épopée avait dix-sept ans. Certes j’avais déjà voyagé seul, même en mob, même sur des trajets dûment kilométrés, mais là, Rosans Auch, plus de cinq cents bornes avec un engin à peu près aussi puissant qu’une tondeuse à gazon… comment dire…je me sentais légèrement comme le chat qui attrapé un morceau un peu trop gros pour lui et qui se demande s’il va finir par pouvoir l’avaler. Toute la journée fut en fait une course vers les nuages à l’Ouest, qui s’épaississaient de plus en plus, gentiment, progressivement, mais bon, de plus en plus. Quant à la question de savoir si à soixante à l ‘heure on fait de la borne, la réponse est oui, à condition de pas avoir peur de compter les lignes blanches du bas côté, car pour survivre il était préférable de rouler bien bien sur la droite. En faisant ça, les usagers à quatre roues (voire beaucoup plus) condescendaient jusqu’à ne pas vous serrer de trop près... Le trajet en soi, j’ai le souvenir d’une route régulière et assez monotone, ponctuée de panneaux avec des taureaux dessus et des étals de maraîchers. Soit dit en passant, je n’ai jamais trop compris comment dans ces coins-là, alors qu’on ne voit que des vignes à perte de vue, on peut te proposer autant de fruits frais, quasi tombés des arbres, si tu en crois les vendeurs… Passons. Une route effectivement vers un ciel de plus en plus gris. Sur du plat, tu vois l’horizon à dix kilomètres, donc on travaille avec des plages de dix kilomètres, donc en fait environ dix minutes, toujours ça de pris… N’empêche que, même si le soleil fit comme on entend souvent de belles apparitions dans la matinée, et même un bout de l’après midi, force me fut de constater qu’après Narbonne, les choses commençaient à se gâter sérieusement. Au loin, le blanc cassé était devenu gris clair, puis gris foncé, puis quasi noir…

Vers Capendu, après avoir repoussé de toute mes forces mentales et spirituelles l’arrivée de la pluie, il fallut se rendre à l’évidence : on allait s’en prendre une. Ou plutôt un. Car la pluie, quand c’est gentil c’est la pluie, c’est la bruine, c’est une averse, mais quand ça devient du brutal, ça passe au masculin : un grain, un rayasse comme disaient mes amis de la Provence, ou tout simplement un orage, comme celui qui se préparait face à moi. Arrêt donc en catastrophe au bord de la route, enfilage du traditionnel ciré jaune (dans ces années-là, les élégantes et étanches combinaisons de pluie n’existaient pas, ou alors à des tarifs prohibitifs), et en route sous les premières gouttes de pluie, espacées, mais faisant facile une tasse à café la pièce…

Question existentielle pour le motard / mobeux : quand le mettre, le fameux ciré ? il y a plusieurs approches de la question, si on fait abstraction de celle de Peter, qui a longtemps consisté à ne pas mettre de ciré du tout et à s’en remettre à son imperméable mastic (si !) : la méthode du Yaume qui consiste à s’équiper dès que le ciel est menaçant pour conjurer le mauvais sort, celle de mon autre frère, le mettre dès le départ, même s’il fait beau (pour ne pas risquer de mettre à mal LA moyenne)… et mon approche, la plus poétique, attendre pour s’ébattre dans l’enfilage de croiser un motard équipé ou des autos avec les essuie glaces en fonction (ce qui oblige à être sacrément observateur si les automobilistes ne mettent que la fonction intermittente). Enfin bon là, on y était, le ciré jaune des ponts et chaussées et en avant vaille que vaille. Cela dit, une épopée sans tempête, sans la colère de Zeus ou de Poséidon, c’était difficilement envisageable. Je raconte ça sur un ton léger, mais sur le moment, je faisais moins le malin, car l’orage et la moto, c’est pas un binôme très rassurant… La pluie, certes, n’est pas la même à soixante à l’heure qu’à cent à l’heure, oui, c’est vrai… mais elle dure plus longtemps.


Et puis soixante à l’heure… plus vraiment, car le vent qui s’était évidemment invité dans la partie soufflait en pleine face, limitant quelque peu la vitesse de l’engin… Puisque la vitesse baisse, faisons le point : en mob, avec un vent de face, on perd vingt bornes, et là quand t’as pas de bol, deux phénomènes entrent en jeu : d’abord, avec l’eau, le variateur automatique, si, vous savez, le truc génial dont j’ai parlé plus haut, qui revient en rapport court quand on ralentit, eh bien il se coince en rapport long, ce qui fait que l’engin perd toute puissance, et, cerise sur le gâteau, la pluie diluvienne met à mal l’allumage de la mob qui ratatouille à qui mieux mieux… C’est exactement ce qui se produisait. Plus d’horizon, plus de ciel ni de terre, la route encore un peu… et la mob en train de déposer son bilan. Pas de ça moussaillon, tant qu’il y a de l’élan… et c’est donc comme ça qu’à plusieurs reprises, sous les rafales et les paquets d’eau, j’ai galopé à côté de l’engin, bravement, en gardant encore un tout petit peu de vitesse… à ce prix, l’allumage gardait encore un peu de vie et donc le moteur finissait par prendre le relais…


Décidément Rosans Auch n’allait jamais être un trajet comme les autres

(à suivre... Loic j'ai un peu édité ton titre, tu m'excuseras !)

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyDim 18 Oct - 14:19

Bon, on en était à courir à côté de la mob, en pleine tempête, avec les paquets d'eau dans la tronche et tout et tout.

Là, c'est simple : ça passe, t'es un héros, tu t'en souviendras toute ta vie (la preuve), ou ça passe pas et là, t'es mal. Très mal.

Rassurez-vous j'en ai connu aussi des trajets finissant en fiasco total, avec une moto coincée par une crevaison au diable vauvert, des heures à attendre (naturellement sous la pluie, on crève toujours quand il pleut) la 504 familiale qui ramènerait l'engin, humiliation suprême, allongé dans le coffre, la roue avant pendant piteusement dans le vide au dessus du pare choc arrière... Fichue meule... même pas foutue au moins de rentrer complètement dans le coffre d'une bagnole, à défaut de rentrer complètement à la maison... Faut dire, Dans les années 70, 80, on avait rien, et on était pas doués en plus... pas de pneus Tubeless, pas de portable, pas de thunes... : le moindre problème dégénérait en catastrophe nationale.

Là, la crevaison ça m'inquiétait pas trop (un pneu de mob ça se démonte très facilement), et la seule grosse panne à craindre, c'était une mise hors service de la bobine d'allumage, mais... j'en avais une de rechange dans ma trousse à outils située sous mon biplace, en bonne compagnie, c'est à dire avec pratiquement tous les outils nécessaires pour désosser un 51 (y compris la queue de cintre pour déboucher le pot), sauf l'arrache moyeu...

Quant aux perlages (ou pontages) de la bougie, ça arrivait finalement peu si on prenait soin de tirer progressivement sur l'engin au départ. Non, ce qui arrivait c'est que mon antiparasite, bien que caoutchouté et étanche... faisait des farces.

On cause on cause, mais tout à pousser ma mob, j'ai quand même réussi à passer Carcassonne sans voir la "Cité médiévale" pourtant inratable...

Et après ? eh ben la pluie s'est arrêtée, la crise était passée... et là, l'homme et son engin, tout étonnés d'avoir passé le Pot au noir, sachant que plus rien désormais ne serait comme avant, ont attaqué en grande forme et avec l'assurance des conquérants la fin du trajet. Soyons lyrique : je comprends, toute modestie mise à part, la joie d'un Mermoz ou d'un Lindbergh arrivant en vue du but, après la nuit épouvantable passée sur l'Atlantique, avec un avion au moteur soit dit en passant guère plus puissant que celui de mon 51...


... Et même, probablement moins puissant, car l'engin s'est mis à tourner comme jamais, ne régulant plus et donc prenant un bon 70-80 chrono... du délire : j'accrochais les 2CV et les 4 L, et je parvenais à dépasser des caravanes et certains camions, dans les descentes s'entend.

La banane comme ça... Un jeune pompiste à Castelnaudary m'a dit, alors que je lui disais viser plus loin qu'Auch "Tout ce que je peux vous dire, c'est que vous êtes pas arrivé"... j'ai juste pensé au pompiste de Vaison, deux ans avant, et j'ai souri. Rien n'aurait pu ne serait-ce qu'égratigner mon moral. On en avait vu d'autres mon petit gars. On venait de passer les quarantièmes rugissants, alors... Son pilote appuyé sur le sac boudin, dans un plat ventre digne d'entrer dans les records, le Tobec débridé était parti pour engloutir la Nationale jusqu'au Pacifique s'il avait fallu...

C'est donc ainsi que sans le moindre complexe, j'ai pris la rocade de Toulouse, et que je me suis arrêté à Colomiers pour appeler d'une cabine, histoire dire le plus modestement possible que j'arrivais, que j'étais là.

Désolé, pas de coup de théâtre : le 51 n'a pas percé de piston ni serré (car un 2 temps qui tourne super bien, en général c'est parce qu'il va casser dans la foulée), j'ai franchi la barrière du "Doué", chez mon ami Peter, sur le coup de 21H30. 13H30 de trajet pour venir arrêts et jogging compris, à peine plus qu'en train. Et la fierté grosse comme ça, mais ça mes amis ne pouvaient pas comprendre...

De ce voyage j'ai tiré ma philosophie de la vie, de la route : en gros, tant que ça roule, ça va. Rien n'a vraiment d'importance tant que le moteur tourne à peu près et que deux ou trois vitesses passent et restent enclenchées sans sauter. Et même avec une 2CV, un 102, un plisolex, ça va de tote façon plus vite qu'à pied. Et t'as l'aventure en prime.

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyLun 19 Oct - 6:52

B'jour

C'est vrai que pour ces mobs, excepté une certaine incompatibilité entre l'allumage et l'humidité, elles vous emmenaient partout, pourvu que le pilote soit persévérant
Quelle aventure à 17 ans!
Quels souvenirs!
Quelle narration! cheers cheers

Cordialement

Michel
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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyLun 19 Oct - 17:24

Super récit en mob!! vive le 51. cheers

imagine que moi, le souvenir le plus marquant, c'est le départ à 16 ans!!!, de Paris à Quiberon (500kms), avec ma 125 honda CBN, là aussi toute une aventure, tu pense, à 16 ans! Combien? (histoires de mobes inside !) 695588 sur les routes de France, sans portable, ni assistance, en "free lance" quoi!! Combien? (histoires de mobes inside !) 108700

je raconte?

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyLun 19 Oct - 20:11

T'as intérêt !

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MessageSujet: Re: Combien? (histoires de mobes inside !)   Combien? (histoires de mobes inside !) EmptyLun 19 Oct - 21:59

Ok, je mets cela en place prochainement Wink

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