Il ya quelque temps, quand il faisait doux, j'ai profité vooici peu d'une belle journée, 13 degrés, pas trop de soleil, pas de pluie, bref, une journée de world exit 2 et 3
pour sortir le 600 FZ, acheté il y a 9 mois environ, et avec lequel j'ai parcouru (en tout) la distance phénoménale de... 500 km.
Ce qu'on appelle un achat indispensable.
J'ai donc décidé de la jouer journée de world, genre tu fais 30 bornes tu t'arrêtes, tu repars, au bout de 70 km tu t'arrêtes déjeûner, pis tu repars... mais tu passes un bon bout de la journée sur la meule. Et sur route qui tourne de préférence. En gros, de 10 heures à 16 heures. Pour une reprise progressive, et surtout pour saluer ce petit miracle météorologique d'une journée de Janvier vraiment clémente. Une petite journée de 180 km : Le but était clairement de voir si j'étais pas trop mâché après une petite journée de roulage, en vue de bel et bien participer à des sorties un peu routardes avec ce petit bout de meule. Acheté, rappelons-le, 600 euros.
L'itinéraire ? euh, ben de l'utilitaire d'abord, de chez moi à Saint Poupou pour aller à la banque, de Saint Poupou à Gannat pour payer l'eau, de Gannat à Chantelle déjeûner chez mes beaux parents (bon, un peu plus loisir quand même, en passant par Mazerier, les viaducs eiffel, Saint Bonnet de Rochefort, Charroux). Puis, l'après midi, Bellenaves, la Bosse, Nades, Teilhet, pis des tas de petites routes vers Saint Gervais d'Auvergne, juste se laisser filer au gré du vent, pas ou presque pas lire les panneaux, aller là où le ciel a l'air clair... bref, rouler comme j'aime.
Là que tu vois que même en te baladant, les bornes défilent.. Au fond, c'est pas si loin,
Ailleurs : suffit de pas trop s'arrêter, et de se laisser filer, un brin de musique en tête... rassuré il est vrai par l'excellent comportement, la facilité générale de cette petite moto légère. Et dire... que le matin même ou la veille je sais plus trop, bullant au fond du lit, je me disais que j'avais moins envie de rouler qu'avant, malgré toutes mes bécanes.... Et puis, et puis... le Jeudi tu bosses pas, t'es à jour de tes corrections, tu vas voir ta petite meule dans sa grange, pour d'obscurs prétextes de maintenance batterie, et là, il se passe deux choses : d'abord la FZ elle te dit clairement, du bout de son beau double optique dessiné en 1986 (année de mes 20 ans) : "bon, on y va ?" et puis, tu ouvres la porte de la grange et là, tu te rends compte qu'il fait plus doux dehors que dans la grange.
Grmbll, donc, regonfler les pneus, retrouver casque, gants cuir, coque... ouvrir, fermer les portes, bref, partir.
Au début, c'est pas marrant-marrant le 600, t'es quand même vachement recroquevillé (oui, même moi) par rapport au 750GPZ qui a lui une position vraiment très relaxe, et surtout une selle pullman.. et puis... le moteur arrive à sa température, y a plus qu'à rouler. Oublier le voyant d'huile qui s'allume de temps à autres, un peu trop tôt (il en reste plein et elle en bouffe pas) On s'habitue aux bruits mécaniques (bon sang, en passant qu'est-ce que ça ferraille une chaine de distri pas "hy-vo") ... pour profiter du moteur justement. Il est très souple, évidemment creux à moyen régimes, entre 4500 et 6500 tours, c'est à dire... les vitesses usuelles en 6 éme. Mais on se console vite : la boîte est douce (si si) Et surtout la moto peu à peu s'adapte à toi : elle devient finalement assez conviviale, la position paraît moins irrationnelle, ou alors ce sont les souvenirs du VFR ou du CBR qui remontent (qu'est ce que j'ai pu rouler sur ces motos là... mais j'avais dix ans de moins, ça aide ).
Donc jolie balade, avec le trou trou, (pas vraiment un trou, mais un coup de mou dans la courbe de couple, structurel et vendu avec la moto, et comme sur tous les moteurs un peu pointus) pas de risque de perdre l'arrière sur une remise des gaz. Ou alors, tu te mets au bon régime, au dessus de 7000, et là, tu te prends pour un pilote ! Bref, t'as deux motos.
Tiens, passage en réserve... pas grave, on en prendra à Saint Gervais. Arrivé là, pas de pompe. Bon, coup de gaz jusque Chateauneuf les bains, merde..., toujours rien... bon te fatigue pas, va falloir tirer jusqu' à Ebreuil. Dis-donc, làdidon ça risque pas de faire un peu juste ? Boah, le réservoir fait 19 litres, j'ai fait 190 km, doit bien y avoir de quoi faire 250 km en tout. On le tente. D'autant qu'une fois elle m'a passé la réserve au bout de 10 litres.. mystères des vieux robinets à dépression... Et puis juste ou pas juste, faut bien arriver à une pompe et j'en vois qu'une à Ebreuil, à l'Inter direction Rochefort...
On a donc fait la dernière partie pittoresque du voyage, un grand classique pour moi, les gorges de Chouvigny, que je commence à vraiment pas mal connaître... J'ai pas de mérite, les années précédentes il m'est arrivé pas mal de fois de rentrer de Montluçon par ce coin-là, plus deux world exit, plus accompagner mon frère lui en vélo moi en 125 dte... .... et là en plus, personne, hiver oblige...
D'ailleurs, ma partie préférée, c'est plus encore la liaison Châteauneuf- Pont de Menat : plus sauvage, plus accidentée, la route escalade un peu le flanc de la montagne, puis redescend... Tout était au top, sol quasi sec, personne, un bon revêtement... un pur moment de grâce. Vraiment tout baignait. Dans les gorges de la Sioule, j'en venais même à me demander si j'allais pas plus vite avec le FZ qu'avec le Kawa, ce qui ne serait pas si étonnant, elle est tellement plus légère et sportive qu'elle compense son manque de couple, quand soudain au loin, dans les rétros se pointa une voiture.
Ah.
Bon, j'étais pas à fond, je veux dire par là qu'avec Loic collé au huc, Erak pas loin, et le Zip à l'affut derrière, lors d'un world endiablé, je vais plus vite, mais je me traînais pas non plus. Le revêtement était un peu humide par endroit, et j'ai moins confiance dans les Arrowmax (de daube) qui sont actuellement sur la 600 que dans les Pirelli sport demon du GPZ, qui sont, pour des diagonaux, absolument excellents. Mais bon, ça roulait quoi.
Qu'est ce que c'est cette caisse ? de face 4 phares, dont deux antibrouillards, les gros phares principaux, caractéristiques ... du Peugeot. Une 405 blanche. Un becquet assez prononcé. Merde, une 405 Mi 16, 160 Cv, une tonne... Qu'est ce qu'il fout là ? la même chose que moi probablement. C'est une heure creuse (enfin encore plus creuse ) Il vient s'amuser. Bon, pas donner l'impression d'être à l'agonie, avaler d'une traite une bagnole qui lambine devant, merde il passe aussi. Il me met pas la pression, il me met pas la misère. Pire : il reste à distance, mais je le décroche pas. Pas du tout. Pas grave, on arrive à la fin des Gorges de la Sioule, et là, je le laisse passer dans les "70" d'avant Ebreuil. Et là je vois enfin le bolide.
Voyons voir... la 405 mi 16 de 160 Cv était en fait... une 306 xnd, même pas turbo, le comble... 70 chevaux en pleine colère... et dedans un brave petit bounhomme, plutôt jeune, avec une casquette... pas un pilote, la voiture avec des pneus d'origine, ridicules... Bon, le terrain était lourd on dira...
Et l'essence dans tout ça ? Ben, à Ebreuil, j'ai remis 15 litres 71, ce qui fait du 7 litres 11 aux cents... et puis quand même il semblait plus en rester des masses... de retour à la maison, coup d'oeil à la fiche technique... pour constater que le réservoir ne fait pas 19 litres, mais 16 litres. Comme on dit, c'était moins une.
Mais la journée voulait être belle, le pire n'est donc pas arrivé.
Bilan, ce petit FZ, bien que non Kawa, tourne bien, il tient bien le parquet, il freine pas mal, il consomme pas mal aussi, mais il faut voir par temps plus clément, là j'ai eu des mises en route à froid sans rouler, et quand j'ai bricolé, j'en ai mis un peu par terre. Elle devrait pouvoir faire 200 km avant la réserve.
Pas trop moulu.
En bref, Je suis bien content d'avoir déménagé dans ce joli coin, (bin, vi, en 2008, avant j'étais en RP !) et vivent les sportives surannées, les vrais sportivo-ravelins t
et donc... je la revends pas !